La maison, c’est-à-dire la famille, de Sains était seigneur de Willerval, petite commune de 653 habitants à l’heure actuelle et située près de Vimy dont tout le monde connaît le monument mémorial canadien.

Cette famille était donc propriétaire de cette commune des onzième au quinzième siècles.

L’un de ces seigneurs, Gérard de Sains, partit en croisade et fut fait prisonnier par les Sarrasins.

Pour être libéré, les habitants de sa seigneurie se cotisèrent pour payer la rançon demandée.

Gérard de Sains retrouva ses terres. En témoignage de sa reconnaissance, il offrit aux vassaux de sa seigneurie cinquante arpents (25 hectares) de terre et vint terminer ses jours à Willerval.

Son corps repose dans l’église de cette commune où l’on peut encore voir son gisant*.

Comme vous pouvez le remarquer sur l'annexe 1, on ne distingue plus le visage de Gérard de Sains car la sculpture a été défigurée durant la Révolution. A cette époque, les Révolutionnaires dévisageaient toutes les statues religieuses.

Une légende raconte que, un dimanche de Pâques, alors que tout le village participait à la messe, on vit arriver un chien tout crotté, exténué, qui entra dans l’église et se coucha au pied de l’autel.

Les villageois présents reconnurent en lui le chien préféré de Gérard de Sains que celui-ci avait emmené, avec lui, en croisade. On découvrit, roulé dans son collier, un message de son maître disant qu’il était prisonnier des Sarrasins.

Cette légende était illustrée par une pierre tombale placée au-dessus du gisant. Mais celle-ci a connu, elle aussi, la colère des Révolutionnaires et on ne peut en trouver qu’une reproduction que vous pouvez voir sur l'annexe 2.

* Un gisant est une représentation couchée de la personne défunte, sculptée sur un tombeau.

12-04-2005    Ducrocq David - Responsable du site Ethno62